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Management des talents
Les Best Practices pour évaluer la charge de travail de vos collaborateurs
Comment évaluer la charge de travail ? Quand l'évaluer ? Lors de quels entretiens ? Découvrez toutes les best practices pour évaluer correctement la charge de travail de vos salariés.
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Trop importante elle décourage, trop faible, elle désengage.
La charge de travail est un devenu un enjeu de rétention des talents autant que de santé publique. Il faut dire que les grands changements organisationnels du travail engendrent une augmentation constante de la charge de travail et mobilisent de plus en plus les capacités intellectuelles, physiques et psychiques des collaborateurs.
L’Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail (ANACT) a ainsi relevé que 73% des collaborateurs en télétravail étaient stressés. Parmi les raisons évoquées, la charge de travail arrive justement en tête.
Comment évaluer sa charge de travail ? Comment gérer la charge de travail ? C’est ce que nous allons voir dans cet article.
La charge de travail se définit comme la sollicitation physique, intellectuelle et mentale que la réalisation d'un travail implique.
Elle présente trois dimensions :
La problématique de la charge de travail se trouve au croisement de deux éléments :
Tout l’enjeu consiste à bien réguler cette charge de travail afin de lutter contre les facteurs de risques psychosociaux découlant d’une surcharge comme d’une sous-charge de travail.
Ainsi, une surcharge de travail peut :
Une sous-charge de travail, quant à elle, peut :
La problématique de la charge de travail ne concerne pas que les collaborateurs : les managers aussi y sont sujets. Or, une charge de travail trop importante, en particulier sur la partie administrative, peut nuire gravement à la politique de développement et de formation. Avec un temps disponible restreint, les managers, sont moins réceptifs aux demandes des collaborateurs, tant et si bien que le dialogue et la confiance finissent par se rompre.
De plus, autant la surcharge de travail que son insuffisance peuvent traduire une mauvaise allocation des ressources ou une difficulté à étaler dans le temps le plan de charge de l’entreprise. Ainsi, une charge de travail inadaptée s’avère un facteur d’aggravation pour le turnover, ainsi qu’un frein à la créativité et à l’esprit d’initiative.
Il apparaît, qu’outre l’accroissement des moyens financiers et humains (plus facile à dire qu’à faire), quatre éléments peuvent contribuer à mieux réguler la charge de travail :
L’adéquation entre performance et ressources n’est jamais donnée d’avance : elle reste soumise aux aléas. Calibrée “au plus juste”, elle fluctue dans le temps, de sorte qu’elle reste l’affaire de tous les acteurs de l’entreprise.
Afin d’éviter d’arriver à un point de non retour et des arrêts de travail en cascade, il convient de discuter de la charge de travail le plus tôt et le plus souvent possible lors des différents jalons de l’expérience collaborateur.
Les entretiens d’évaluation (annuels, semestriels, de développement…) se prêtent parfaitement à l’appréciation, voire à la révision de cette charge de travail. Pour ce faire, il est vivement recommandé d’y inclure un volet "charge de travail".
Parmi les questions qui méritent d’être posées, citons :
Un one-to-one régulier (suivant un rythme hebdomadaire ou mensuel) peut également permettre au manager de faire le point sur la charge de travail de son collaborateur.
Ainsi, en cas de surcharge de travail, le manager se doit de poser des questions du type :
Rappelons que c'est aussi la responsabilité du manager de faire attention à la charge de travail de ses N-1.
L'entretien forfait en jours vise à s’assurer que le forfait respecte bien les droits à la santé et au repos du salarié ainsi que le droit au respect de la vie personnelle et familiale. L’exercice se prête bien à l’appréciation de la charge de travail et ainsi réduire les écarts de perception entre la charge prescrite et la charge réelle. Sa durée idéale est de 30 minutes maximum et se déroule à la fin de chaque période de référence annuelle. Il est mené par le supérieur hiérarchique direct ou par un manager RH.
Tout salarié doit bénéficier d'une période de repos quotidien entre 2 journées de travail. La durée légale de repos est d'au moins 11 heures consécutives. Toutefois des conventions ou accords peuvent fixer des dérogations. En revanche, les salariés de moins de 18 ans bénéficient, quant à eux, d'une durée de repos plus élevée.
S’il est essentiel pour mesurer la charge de travail et cadrer la relation de travail, le temps de travail reste approximatif. En effet, il ne renseigne pas nécessairement sur l’intensité du travail, la productivité ou bien encore les situations altérant la santé (physique et mentale) du collaborateur. Reste que le non-respect du temps de repos est un premier signal préoccupant quant à une charge de travail mal calibrée.
La non-dissociation de l’équilibre vie pro-vie perso (blurring), comme ont pu le ressentir les télétravailleurs, lors des confinements successifs, traduit également une charge de travail mal gérée.
Or, l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée est un domaine complexe à traiter dans la mesure où il ne dépend pas seulement de l’entreprise mais aussi de :
Il est également recommandé aux managers de ne pas solliciter leurs équipes en dehors des heures de bureau. Comme l’évoque le New York Times, pour préserver l’équilibre vie pro - vie perso, le Portugal est un des rares pays à avoir promulgué une loi condamnant les employeurs qui contacteraient leurs employés en télétravail en dehors des heures contractuelles, sauf cas d’urgence.
Ainsi, la crise sanitaire a révélé les difficultés d’une telle conciliation dans le milieu hospitalier. En effet, l’imprévisibilité des plannings, les impossibilités de remplacements ou encore les situations d’horaires atypiques, sont autant de problématiques majeures rencontrées à de nombreuses reprises dans les établissements de santé.
Afin de définir des politiques plus respectueuses de la dissociation vie professionnelle-vie privée, il convient de :
Fixer des objectifs inatteignables ou mal calibrés a tôt fait, non seulement de décourager mais aussi d’entamer la santé physique comme mentale des salariés.
Pour éviter de tomber dans ce travers, la solution consiste, comme nous l’avons vu, à proposer des rencontres régulières avec le manager, voire des points d’étapes lors d’un projet. Une bonne manière de fixer des objectifs réalistes et d’évaluer le caractère suffisant des ressources.
Autre solution pour diminuer la charge de travail, il convient d’inclure le collaborateur dans la co-construction de ses objectifs. Une bonne manière d’être le plus possible aligné avec le terrain.
En situation d’urgence ou de crise, c’est au manager de redéfinir les priorités, quitte à mettre de côté certaines tâches ou reporter la fameuse deadline.
Autre élément à ne pas sous-estimer : la manière de célébrer l’atteinte des objectifs. En effet, on sait que le burnout a de fortes chances d’advenir dès lors que l’environnement de travail ne sait pas reconnaître les efforts ni valoriser les bonnes performances. Le collaborateur en mal de reconnaissance s’inscrit alors dans une spirale infernale, dans laquelle il redouble toujours plus d’effort pour démontrer sa productivité au travail jusqu’au point de rupture. Pour éviter cette situation extrême, il convient de célébrer les grandes et petites victoires au quotidien !
Vous l’aurez compris, la perception que chacun a de sa propre charge de travail peut varier fortement en fonction des contextes de travail, des moyens à disposition, des formes de coopérations ou encore de la capacité d’influencer les choix d’organisations et d’assurer une reconnaissance pour les efforts accomplis. Reste que le bon sens est de mise pour lutter efficacement contre les RPS et garantir une productivité sur le long terme des collaborateurs. Mal calibrée, la charge de travail doit nécessairement et rapidement être révisée lors d’entretiens d’évaluation, de one-to-one ou d’entretiens forfait jours.
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