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Egalité salariale en Europe : les changements à venir
Une nouvelle directive européenne va imposer des règles pour favoriser l'égalité salariale. Analyse des mesures et des initiatives d'entreprises européennes pionnières en la matière.
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L'inégalité salariale entre hommes et femmes reste un défi persistant en Europe. En 2021, les femmes gagnaient en moyenne 13 % de moins que les hommes, selon Eurostat. Pour combler cet écart, la Directive européenne sur la transparence des rémunérations introduit des règles ambitieuses. Celles-ci visent à garantir une rémunération égale pour un travail de valeur égale.
Alors que certains pays avaient déjà pris des initiatives, la directive harmonise désormais les pratiques à l’échelle européenne. Mais quelles sont ses implications concrètes ? Que tirer des bonnes pratiques déjà mises en place ?
Avant même l’adoption de cette directive, plusieurs pays européens avaient déjà lancé des initiatives pour réduire les écarts de rémunération. Cependant, ces approches nationales ont produit des résultats inégaux, créant un besoin urgent d’harmonisation.
En France, l'Index d'égalité professionnelle lancé en 2019 oblige les entreprises à évaluer et publier leurs performances en matière d’égalité. Cependant, près de 20 % des entreprises n’atteignent toujours pas la note minimale de 75 sur 100, selon le ministère du Travail.
L'Allemagne, avec sa loi de 2017 sur la transparence des salaires, permet aux employés de demander des informations sur les rémunérations moyennes. Pourtant, cette législation est restée limitée, car elle ne s’applique qu’aux entreprises de plus de 200 salariés.
Ces initiatives nationales montrent que la lutte contre l’inégalité salariale nécessite des efforts constants. Cependant, sans cadre commun, l’impact reste limité. La nouvelle directive européenne vient combler cette lacune.
La Directive marque un tournant en imposant des obligations harmonisées à tous les Etats membres. En complétant les mesures nationales, elle établit des bases solides pour réduire les écarts de rémunération.
L’article 5 de la directive impose ceci :
"Les candidats à un emploi ont le droit de recevoir, de l’employeur potentiel, des informations sur la rémunération initiale ou la fourchette de rémunération initiale, sur la base de critères objectifs non sexistes, correspondant au poste concerné".
Cette mesure vise à éliminer les disparités dès la phase de recrutement, un moment clé où les biais sont souvent les plus marqués.
La Directive européenne impose aux entreprises de plus de 250 salariés de publier des rapports réguliers sur les écarts de rémunération entre hommes et femmes.
L'extrait (Article 9, "Communication de données relatives à l’écart de rémunération entre travailleurs féminins et travailleurs masculins") précise cette obligation :
"Les Etats membres veillent à ce que les employeurs fournissent les informations ci-après sur leur organisation, conformément au présent article : a) l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes (...)".
Ces rapports serviront de base pour identifier et corriger les écarts de rémunération injustifiés.
L’article 16 de la directive précise que :
"Les Etats membres veillent à ce que tout travailleur ayant subi un dommage du fait d’une violation des droits ou obligations relatifs au principe de l’égalité des rémunérations ait le droit de demander et d’obtenir indemnisation ou réparation intégrale de ce dommage, selon les modalités fixées par l’Etat membre."
Cela inclut un rattrapage financier, mais aussi la reconnaissance du préjudice moral, offrant aux salariés des outils concrets pour contester les inégalités.
Ces obligations uniformes montrent que la directive ne se contente pas de fixer des objectifs de progression. Elle impose des mesures concrètes pour les atteindre.
Certaines entreprises européennes n’ont pas attendu l’adoption de la directive pour agir. Ces initiatives exemplaires illustrent comment la transparence peut devenir un levier stratégique pour réduire les écarts et renforcer l’attractivité.
Unilever France est une entreprise majeure dans le secteur de la consommation. Elle compte environ 6 000 salariés du secteur en France. L’entreprise est reconnue pour son engagement en faveur de l'égalité professionnelle. Dans son rapport de 2023, elle annonce avoir atteint une parité salariale stricte entre hommes et femmes sur l’ensemble des fonctions.
Pour aller plus loin, l’entreprise a mis en place plusieurs initiatives innovantes, comme :
Skanska, l’un des plus grands groupes de construction en Europe, a pris des mesures exemplaires pour garantir l’égalité salariale et l’inclusion. En tant qu’entreprise suédoise, elle s’aligne sur les normes élevées du pays en matière d’équité.
Les initiatives clés incluent :
Grâce à ces efforts, Skanska affiche l’un des taux les plus faibles d’écart salarial dans son secteur.
Sodexo se distingue par son engagement concret envers la parité, reconnu pour la 9e année consécutive au Palmarès de la féminisation des instances dirigeantes en 2022.
Parmi les initiatives de Sodexo :
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