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Stratégie RH
Comment les DRH peuvent repositionner le rôle du manager dans les organisations ?
Les DRH ne peuvent répondre, seules, à l'ensemble des enjeux de développement des salariés : elles doivent pouvoir s'appuyer sur les managers. DRH, voici 3 pistes d'action pour y parvenir.
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La gestion des carrières et le développement des compétences font partie des missions des Directions des RH. Or, celles-ci ne peuvent répondre, seules, à l’ensemble des enjeux de développement des collaborateurs poursuivi par l’entreprise : elles doivent associer les managers dans leur démarche.
Figure du leadership en entreprise, les managers constituent la force motrice de l’engagement et du développement des collaborateurs. Encore faut-il que les DRH montrent la voie aux managers.
Alors comment les DRH peuvent-elles repositionner le rôle du manager dans leur organisation ? Pourquoi le manager a-t-il un rôle clé dans le développement des talents ? C’est ce que nous allons voir dans cet article.
Re-positionner les managers dans les organisations permet aux DRH de :
Ce recentrage des managers, au service du développement des collaborateurs, s’appuie sur de solides fondamentaux comme leur proximité quotidienne et son corollaire, la connaissance de leurs aptitudes et besoins.
Interlocuteurs privilégiés des collaborateurs, garants de leur engagement et de leur fidélisation, les managers ont l’avantage d’avoir une vision à échelle micro sur les compétences de leurs N-1. Ils sont également au courant de leurs aspirations et aptitudes.
Recueillies lors des divers moments de discussion qui jalonnent la vie en entreprise (entretiens d'évaluation annuels, entretiens semestriels, entretiens trimestriels, avec ou sans volet développement), ces précieuses informations ont tout lieu d’être transmises au responsable RH afin de l’aider à affiner son plan d’action.
C’est d’ailleurs cet échange de bon procédés entre professionnels RH et managers qui servira de base solide à l’élaboration d’un management de la performance optimal, centré sur l’humain.
Réponse à l’objectif de croissance de toute organisation, un bon management de la performance se définit comme un management innovant et participatif qui mène la performance dans une seule et même direction stratégique.
94% des dirigeants ont d’ailleurs conscience qu’une bonne gestion de la performance améliore la performance business de l’entreprise, d’après une étude Accenture (2016).
Insufflé par la direction et structuré par le service RH, il n’en reste pas moins porté par les managers eux-mêmes.
Un tel management repose sur 4 piliers :
Centré sur l’humain et reposant sur un cadre de travail sécurisant, un tel management de la performance rend possible la progression de tout collaborateur. D’où la nécessité, en tant que RH, d’impulser la bonne dynamique auprès des managers afin qu’ils apprennent à échanger de manière constructive avec leurs N-1.
Un bon management de la performance agit positivement sur de nombreux facteurs :
Une manière de repositionner le rôle des managers dans les organisations consiste à prôner des règles équitables dans la ritualisation des moments de discussion.
En effet, un bon management de la performance ne peut s’appuyer sur l'initiative d’une poignée de managers volontaires : Il n’est pas viable que si 60% des managers réalisent des entretiens semestriels et que 40% éludent la question. De même, il n’est pas possible dans une entreprise que seuls 2/3 des managers fassent passer des entretiens de développement tous les semestres à leurs N-1.
Les DRH ont pour mission d’harmoniser et de structurer les pratiques managériales via la mise en place d’ateliers auxquels participent les managers, comme par exemple ceux dédiés à la conception d'une trame d'entretien trimestriel.
Désirant améliorer sa politique de développement des collaborateurs, Picard Surgelés a bien compris la nécessité de repositionner le rôle des managers en plus d’implémenter une nouvelle solution RH. C’est ainsi que le rôle des 1200 leaders de l’entreprise ont été redéfinis autour de 4 attendus managériaux : donner du sens, développer, engager et responsabiliser ainsi que piloter. Pour y parvenir, la Direction des RH de Picard Surgelés s’est assurée de former ses managers à la gestion des entretiens d’évaluation, ce qui a conduit à des supports d’entretien plus qualitatifs.
Afin qu’il retrouve une position centrale dans les organisations, le manager doit devenir un point d’écoute doublé d’un vecteur de feedback constructif.
Le manager ne doit pas se contenter d’évaluer ses collaborateurs : il est également là pour leur permettre d’évoluer via ses feedforwards.
Élément de feedback alternatif, un feedforward permet de formuler des demandes ou de proposer des options/solutions tournées vers l’avenir. Inspiré de l’univers du coaching sportif, il sert à visualiser la cible à atteindre. Performatif (au sens d’incitatif) mais non directif, il consiste à partager un conseil tel un cadeau afin d’aider le collaborateur à mieux réussir la prochaine fois. Opérationnel et efficace, le feed-forward permet de dérouler des options de solution et des axes d’amélioration.
Or, formuler de tels retours prospectifs n’est pas inné pour un manager. Plus globalement, les RH se doivent de les former à l’art du feedback, via des ateliers ou en faisant appel à un coach externe.
Un bon management de la performance et des talents est inatteignable sans culture du dialogue en entreprise.
"Certains managers ont encore du mal à être transparents. Notre rôle, c’est de leur redonner du courage managérial. On se concentre, par exemple, sur des problèmes individuels et on les aide à donner du feedback à leurs collaborateurs. On reprend une logique d’accompagnement.”
- Laurie Lacoeuilhe, Responsable RH, GreenFlex
Hyper sollicités sur le court-terme, les managers n’ont pas forcément le temps de travailler sur le moyen et long termes. A l'inverse, les RH sont habitués à travailler sur un temps long.
C’est là que les RH doivent aider les managers à développer leur vision projective afin d’imaginer leurs équipes dans 2, 3, 4 ans.
Pour se faire, les RH doivent faire comprendre aux managers qu’une vision de long terme est à même de mieux servir la stratégie de l’entreprise et de répondre aux principales mutations socio-économiques qui touchent le monde du travail : en particulier l’évolution des métiers et l’obsolescence des compétences.
Repositionner le manager dans l’organisation permet d’améliorer significativement la gestion des compétences. Interlocuteur privilégié des salariés, le manager est à même d’aider le RH à affiner son plan d’action. Pour ce faire, les RH doivent accepter de déléguer certaines missions RH afin de lui donner un rôle plus central.
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